Comment rester à la maison le plus longtemps possible ?

Le logement des seniors doit parfois être aménagé. Les solutions existent mais sont méconnues et trop souvent envisagées dans l’urgence.

Avec l’âge tout un chacun est confronté au même problème : jusqu’à quand sera-t-il possible de vivre dans son logement ? Comment adapter un logement aux seniors ? Car les seniors sont très attachés à leur habitation et ils veulent y rester. Cette existence autonome devient de plus en plus difficile avec les années. En Suisse, l’âge moyen jusqu’auquel on mène une vie indépendante est de 79 ans.

L’aménagement du logement comporte des axes prioritaires. « Nous travaillons sur la sécurité du domicile, la diminution des risques de chutes, la mobilité et le lien social, explique Thomas Chargé : trois pièces font toute la différence, la cuisine, la chambre à coucher et la salle de bain ». Ces pièces doivent être accessibles et sécurisées si l’on entend permettre à une personne âgée de rester à domicile.

L’autre grand problème, c’est le manque de prévention et d’anticipation. « Dans la majorité des cas, nous intervenons dans une situation d’urgence, alors que la personne est déjà hospitalisée après un accident, une opération ou une perte d’autonomie, déplore l’ergothérapeute. La prise de conscience du besoin d’adaptation du logement intervient donc le plus souvent trop tard et dans l’urgence. Plus nous intervenons en amont des situations d’urgence, plus nous favorisons le maintien sur le lieu de vie dans de bonnes conditions »

L’étude exploratoire « Habiter avec son âge » menée à l’EPFL par Kaj Noschis, avait pour but de préciser la relation qu’entretiennent les séniors avec leurs logements et leur façon d’envisager un éventuel déménagement. Les participants étaient des personnes à la retraite, en bonne santé et autonomes, la plupart âgés de moins de 75 ans. « Or les dix premières années de la retraite sont en général très actives, note d’emblée le chargé de cours. Le grand âge ne commence qu’avec la baisse de la condition physique, qui oblige la personne à modifier son mode de vie ».

« L’étude montre clairement que les séniors veulent rester chez eux le plus longtemps possible, ils sont attachés à leur quartier » conclut Kaj Noschis.

Les seniors envisagent très majoritairement une aide à domicile pour rester plus longtemps chez eux. Les réticences à quitter son logement vont ainsi bien au-delà de la question de l’aménagement de l’habitat. Cela touche à l’identité de la personne : « Les seniors ont le sentiment d’exister tant qu’ils sont autonomes, qu’ils mènent leurs activités, qu’ils habitent à leurs conditions » poursuit le chargé de cours de l’EPFL.

Source : ImmoPlus – Tribune de Genève – 13-14 avril 2019

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